Biographie Raymond Thibesart

Raymond THIBESART (1874-1968)

Fils d’une riche famille, Raymond Thibésart est né à Bar-sur-Aube, le 2 mai 1874. Peu de temps après ses parents s’installent à Enghien, dans la proche banlieue de Paris. C’est là que les Thibésart font la rencontre d’une famille vénézuélienne qui vient juste d’arriver en France, les Boggio. Très doué pour le dessin, Thibésart admirait Emile Boggio, de 17 ans son aîné, qui lui a donné ses premières leçons quand il avait onze ans. Le maître Emile Boggio, peintre impressionniste vénézuélien de grand talent, est devenu le premier professeur de Raymond Thibésart.
Thibésart a commencé ses études au Lycée Rollin à Paris, puis à l’Ecole des beaux-arts en 1894 et quelques temps plus tard à l’Académie Julian. Ses professeurs Jules Lefèvre et Tony Robert Fleury, ne manqueront pas de l’initier au courant du « Symbolisme », influence que nous retrouverons durant la première partie de la carrière de l’artiste.
Quand Emile Boggio emménage en 1902 à Vaux sur Seine, Raymond Thibésart le suit et fait construire, en 1903, une charmante demeure sur les bords de la Seine. Tous deux font des voyages d’études en Italie avec un autre grand ami, le peintre Henri Martin. A partir de cette époque, Thibésart travailla avec beaucoup de régularité dans le courant « Post-impressionniste ». Il a souvent voyagé en Italie, en Suisse, en Belgique et en Corse pour immortaliser des paysages. Sans relâche et toujours avec enthousiasme, il a relevé par de très nombreux pastels, réalisés sur le motif, l’instant, la lumière, le passage du vent, les arbres en fleurs, les halos sur la Seine, les matins de givre ou de neige, les travaux des champs. Dans la tranquillité de son atelier, ces pastels lui permettaient de réaliser des huiles qui conservaient toute la spontanéité d’un travail sur le motif avec un petit quelque chose de plus… .
Peintre très sensible et de grand talent, il était très généreux avec tous ceux qui l’ont entouré. N’ayant pas de problème financier, il est possible de dire que la peinture était sa vie. Entouré par peu de publicité, il a créé une œuvre importante et de grande qualité artistique. Le dimanche n’était pas, pour lui, un jour de repos. Il était si exalté à son travail, qu’un jour, Emile Boggio a dû le frapper avec son chapeau pendant un voyage en Italie parce qu’il était devant son chevalet au lieu de faire sa valise quand il était temps de prendre le train du retour.
Très traumatisé par la mort de son ami Boggio en 1920, Thibésart a aidé à organiser une grande rétrospective consacrée au maître vénézuélien, à la Galerie Georges Petit en 1925.
Pendant près de soixante-dix années, Raymond Thibésart a réalisé son œuvre dans un parfait équilibre familial. Atteint de cécité, il cesse de peindre à l’âge de quatre-vingt-douze ans et décède en 1968 à l’âge de quatre-vingt-quatorze ans.