Biographie Camille HILAIRE
Hilaire n’appartient à aucune Ecole. Son art est celui de la jubilation et du rayonnement. Que viennent les mots de lumière pour décrire le lyrisme de ses paysages, l’exubérance de ses jardins qui éclatent dans l’éblouissement des couleurs d’un printemps permanent. Les verts et les mauves d’Hilaire irisent les feuillages et les eaux miroitantes de ses compositions. Une masse verte, un tronc brun, une flamme jaune, un violet plus sourd, une explosion de couleurs qui illustre la générosité et la force de la nature et invite aussi à percevoir les étranges vibrations que l’on sent palpiter dans l’atmosphère.
Lignes pures et droites, organisées, de ses architectures inspirées par Venise et Rome et très vite intégrées, « en accord avec son tempérament d’une part, et les belles rigueurs de sa formation technique ». Les vastes plans géométriques de ces constructions s’articulent, s’imbriquent au bénéfice d’un ensemble qui détermine « des teintes apparemment unies mais, en fait, toutes bruissantes de modulations précieuses ».
Courbes rondes et puissantes des corps des femmes altières et triomphantes, dont la nudité suave contraste avec l’extravagance d’un détail sensuel, un chapeau, une voilette, des bas. De cette contradiction sourd l’inquiétude, une inquiétude dévoilée par leurs yeux éteints, leur conférant cette troublante arrogance.
Par la fermeté du trait, la peinture d’Hilaire, jusque dans ses compositions les plus éclatantes, reflète « une sorte d’austérité rigoureuse propre à la Lorraine, ce grand pays songeur et si souvent silencieux ».
Lorsque l’artiste s’efface, l’homme demeure. Et on devine dans son regard toujours espiègle, la malice du gamin de Metz. Alors on l’imagine lustrant ses fonds de culotte sur les pavés de la cité.
Monique Sary – Directrice du Patrimoine historique de la ville de Metz